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Le bric-à-brac Haïtien !

J'ai visité pour vous l'exposition « Haïti, deux siècles de création artistique » qui se tient dans les Galeries Nationales du Grand Palais jusqu'au 15 février prochain.

L'exposition, qui se veut la première à aborder un tel enjeu, a pour ambition de faire découvrir au visiteur la richesse de la création artistique haïtienne de ces deux cents dernières années. 

Une exposition défricheuse donc qui cohabite depuis quelques semaines de manière plus confidentielle au milieu des deux monstres du moment au Grand Palais, qui ont trusté l'attention et l'affluence : Katsushika Hokusaï et Niki de Saint-Phalle. 

Il est d'ailleurs intéressant et louable de voir le Grand Palais mixer avec beaucoup d'attention le très connu et le plus hermétique de manière à offrir aux visiteurs une large gamme de découverte artistique. 

Pour en revenir à nos Haïtiens, c'est donc une sorte de rétrospective nationale que présente le Grand Palais qui souhaite rendre hommage et consacrer les créations des artistes de l'île Antillaises, seul pays francophone indépendant des Caraïbes, qui en 1804 en remportant la Bataille de Vertières face à l'armée de Napoléon Bonaparte, est devenue la première République indépendante de population majoritairement noire. 

C'est toutefois un pays qui n'a pas été épargné politiquement, qui a connu de nombreuses insurrections, une dictature féroce du Papa Doc, François Duvalier, et ces dernières années des élections entachées de doutes. 

Et puis Haïti, pays extrêmement pauvre, au plus faible Indice de Développement Humain du continent américain, a malheureusement subit de plein fouet le traumatisant séisme de 2010 et l'épidémie de Choléra qui s'est répandue au même moment. 

Dans une société tourmentée, l'art populaire, imprégné des traditions vaudou, religieuses et francs maçonniques des habitants de l'île, s'est développé de manière prépondérante face au style académique. 

Pourquoi rappeler tous ces faits politiques, sociétaux et historiques ? Tout simplement car ils m'apparaissent essentiels à appréhender avant de se rendre à l'exposition pour en jouir à sa juste valeur. J'en parle en connaissance de cause car je me suis justement rendu sur place les mains dans les poches, or, je n'ai rien trouvé au Grand Palais pour abreuver ma petite soif de recontextualisation. 

Dans tous les cas, je me suis quand même laissé totalement happer par la puissante énergie émotionnelle ainsi que la force brut et expressionniste qui se dégageait des 150 œuvres exposés au Grand Palais. Dans une scénographie finement bordélique qui rappelle le chaos urbain haïtien, on découvre des dessins colorés, des sculptures monumentales, de vastes peintures colorées ou encore des vidéos allégoriques. 

Un seul élément me vient à l'esprit ! En présentant une histoire de la peinture Haïtienne de ces deux cents dernières années, le Grand Palais identifie, reconnaît et revalorise le travail d'une poignet d'artistes : est-ce simplement dans un but de reconnaissance artistique ou bien est-ce pour servir les intérêts de certains marchands de l'art avides de nouveaux marchés ?









1 commentaire:

  1. Tendances, commerce de l'art, expos, politiques, marchés tout cela il me semble était, est et sera irrémédiablement imbriqué mais c'est aussi ce qui permet de voir de magnifiques évènements.

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