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Sacrées peintures !

J'ai visité pour vous « Le Perugin, Maître de Raphaël » au Musée Jacquemart-André. Voici une exposition monographique élitiste où le visiteur dénué de culture religieuse se sentira inculte et insensible à l'art. En effet, la quasi totalité des toiles du Perugin(1448-1523), peintre italien de la Renaissance, représentent des scènes bibliques. 

Je pense qu'il y a deux manières d'apprécier des œuvres d'art picturales religieuses et aucunes d'elles provient d'un plaisir esthétique, au sens inné du terme, c'est à dire "le frisson face à l'image". 

La première, c'est de découvrir la manière dont l'artiste a interprété le texte d'origine. La deuxième, c'est de comparer cette représentation à l'interprétation d'autres artistes à travers le temps. 

Vous comprendrez donc que sans références, il est difficile de jouir de la toile. Qui plus est, difficile de se laisser aller dans une rêverie fictive quand on sait dans tous les cas que le peintre a simplement voulu traduire un texte en langage pictural et que le sujet est donc clairement établi. 

On aurait donc apprécié des petits panneaux de recontextualisation des sujets. Au contraire, les textes présentés, trop bavards, se focalisent sur l'objet. Un traitement d'apparat plutôt qu'un traitement de fond dans lequel le visiteur est ahuri de propos élogieux de l'extraordinaire, de la magnificence, de la somptuosité de l'artiste. Cette manière condescendante de juger pour le visiteur de la qualité d'une œuvre sans lui donner les clefs de compréhension est irritante et abaissante. 







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