
Et en ce moment, et ce
jusqu'au 18 janvier 2015, c'est au tour de Bruno Decharme, cinéaste
français né en 1951, d'exposer son catalogue d’œuvres à savoir
: la plus grande collection d'art Brut au monde.
Pour rappel, l'Art
Brut se définit comme toutes créations réalisées par des personnes
non professionnelles de l'art, sans aucunes références artistiques
ou savoir faire techniques. C'est donc un travail de spontanéité,
sans normes et barrières aucunes.
Bruno Decharme, créateur de
l'association abcd (art brut connaissance et diffusion), est
passionné par cette forme artistique théorisée par Jean Dubuffet
en 1945 dont il possède plus de 3500 œuvres réalisées par plus de
300 artistes.
La Maison Rouge a sélectionné 400 de ces œuvres
(dessins, peintures, sculptures, photographies ou encore assemblages)
qu'elle présente dans un parcours thématique. Chaque espace réunit
des travaux qui présentent des similarités sur la forme. Un
documentaire vidéo permet également de partir à la rencontre de
ces artistes autodidactes.
Et on se rend compte que la plupart sont
des personnes fragiles mentalement, internées en asile ou très
isolées, qui trouvent à travers l'expression artistique un moyen
d'épanouissement et d'équilibre.
Ceci nous ramène à
l'art-thérapie, c'est à dire une méthode médicale visant à
exploiter le potentiel d'expression artistique d'une personne à des
fins psycho-thérapeutiques. Et je trouve l'idée extraordinaire.
Ceci est tout d'abord une preuve que l'art est avant tout une
pratique avant même d'être une démonstration. Certes l'artiste
prend du plaisir a montrer ses œuvres. Mais le réel plaisir, qui est
certainement même un besoin physique et psychique, se trouve dans le
processus de création et de façonnage de l’œuvre.
Et puis
ensuite, ceci est une preuve que l'art renferme en lui une sorte
d'animalité, de bestialité primaire car c'est un mode d'expression
qui ne jouit pas de code, qui est l'émanation d'un feeling interne
incontrôlable qui se formalise par un objet.
Et c'est justement là
que le bât commence à blesser. Comment concilier l'emballement
actuel des marchés financiers pour l'Art Brut alors même que les
créateurs n'ont certainement aucune volonté de valorisation
financière de leurs travaux ? Sommes-nous face à une sorte d'esclavagisme artistique ?
Plus d'infos : "Collection abcd Art Brut" - La Maison Rouge
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