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J'en ai pas marre de cette nana là !

Cette semaine, j'ai visité pour vous l'expo « Niki de Saint Phalle » dans les galeries nationales du Grand Palais et autant vous le dire tout de suite, j'ai adoré ! Cette chronique sera donc entièrement subjective, excessive en éloge et dithyrambique en compliment ! 

Mais commençons par des éléments factuels : qui est Niki de Saint Phalle ? Fille d'une mère américaine et d'un père français, née en 1930, à Neuilly-sur-Seine, dans une famille aisée, et décédée en 2002, elle est aujourd'hui présentée comme une artiste, plasticienne, peintre et sculptrice. 

Elle est en réalité, pour moi en tout cas, plus que ça : elle n'est pas artiste, elle est une divine créatrice. Quel est la différence ? La différence c'est que
l'artiste est un homme de savoir-faire qui met sa créativité au service de ses compétences pour bien faire son job. Au contraire, la divine créatrice est une autodidacte, qui n'a pis-que-pendre des connaissances formatées et dont les œuvres sont le fruit tourmenté de ses pensées, de ses références, de ses sensations, de ses rêves, de ses cauchemars, de ses hontes, de ses réussites, de ses amours, de ses tragédies et j'en passe. Mais ne croyez-pas que la divine créatrice est auto-centrée dans son travail, au contraire, ses créations expressives se doublent d'une vision sur le monde qui l'entoure. Et là on atteint l'extase car on en face de nous quelqu'un qui ressent et qui pense ! 

Et ceci correspond bien, à mon avis, au portrait de Niki de Saint Phalle : une femme excentrique, victime d'un viol paternel à l'âge de onze ans, qui devient mannequin pour les plus grandes marques dans sa jeunesse puis femme au foyer avant de fondre en dépression et de trouver refuge dans la création artistique, discipline dans laquelle elle pourra exprimer ses sentiments en toute liberté et s'engager dans un combat féministe radical mais visionnaire. 

Ses œuvres, dures ou jubilatoires, portent toutes les stigmates d'un ressentiment contre l'oppression de l'homme par l'homme. Elles sont une ode à la liberté et semblent indiquer comme seuls échappatoires à la soumission morose : l'enthousiasme, la dérision, l'humour, la confiance et l'amour. 

Niki de Saint Phalle est ainsi devenue, dans la veine d'un Salvador Dalí, un personnage public, excentrique et influent, qui bouscule et enivre. Mariée à Jean Tinguely, artiste nouveaux réalistes, elle consacrera la deuxième partie de sa vie à la création et deviendra célèbre avec, citons deux œuvres parmi tant d'autres, ses nanas - sculptures de femmes très en chères, vivement colorées, qui se contorsionnent – et ses Tirs – performances où Niki de Saint Phalle tire à la carabine sur ses peintures pour leur donner une apparence nouvelle. 

Pour découvrir ces œuvres, des interviews de Niki de Saint Phalle et bien plus encore, rendez-vous à la rétrospective que lui consacre le Grand Palais jusqu'au 2 février 2015.     








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