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Artiste ou bonimenteur ?

Cette semaine, j'ai visité pour vous l'expo « Jeff Koons » au Centre Pompidou. Jeff Koons est un artiste américain né en 1955 qui, pour essayer de résumer son œuvre en une phrase, conçoit des œuvres ready-made, c'est à dire déjà toutes faites, à l'esthétique pop art et kitsch, c'est à dire mélangeant des couleurs décalées et flashys, avec des techniques de productions novatrices, c'est à dire présentant un assemblage très technique et complexe. 

Les premiers sujets récurrents des œuvres de Jeff Koons sont les objets de la consommation ou de la culture mainstream tels que les aspirateurs, les publicités, les ballons de basket ou les stars du show biz. Et les deuxième sujets récurrents de ses œuvres sont les figures de l'enfance telles que les nounours, les jouets gonflables, les bonbons ou les dessins animés. 

Le travail de Jeff Koons est sujet à de très vifs débats et c'est sans aucun doute l'un des plus grand paradoxe artistique de ces dernières années. En effet, d'un côté, ses œuvres affolent les ventes aux enchères internationales. Sa dernière création, un chien orange en ballon de baudruche construit en réalité en inox, s'est vendue pour 58,4 millions de dollars. Les milliardaires du monde entier s'arrachent ses créations. François Pinault, notre milliardaire à nous, est d'ailleurs un grand collectionneur de Jeff Koons qui est maintenant l'artiste vivant le plus cher de l'histoire. Ça c'est le côté marché de l'art, strass et paillettes. Et de l'autre côté, celui des critiques, le regard est plus sceptique voire très critique. Ses œuvres reçoivent parfois des commentaires acerbes par de nombreux passionnés de l'art. En atteste cet extrait, que j'ai sélectionné pour vous, d'un article rédigé par le site ParisArt.com, qui décrie les œuvres de Jeff Koons comme « des horreurs, moches, qui saccagent le paysage ». 

En fait ce qui dérange, c'est certainement ce que Jeff Koons représente aujourd'hui et son parcours. En effet, il est l'incarnation de l'artiste capitaliste à la mise en scène marketing. Le mythe veut d'ailleurs qu'il commence sa carrière comme courtier en matières premières à Wall Street, avant de se lancer dans l'art, discipline dans laquelle il ne réalise aucune œuvre lui même puisqu'il a à sa disposition des dizaines de collaborateurs exécutants professionnels et des logiciels informatiques de création assistée. 

Alors Jeff Koons, artiste ou bonimenteur ? Je vous laisse vous faire votre propre opinion en découvrant la rétrospective que lui consacre le Centre Pompidou jusqu'au 27 avril 2015. 


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