Cette
semaine, j'ai visité pour vous l'exposition « Studio Ghibli » au
Musée des Arts Ludiques. Le Musée des Arts Ludiques est le premier
et l'unique musée de France consacré au divertissement mainstream,
des mangas aux jeux vidéos en passant par le cinéma d'animation.
Depuis l'ouverture récente du musée il y a tout juste un an,
c'était le 16 novembre 2013, j'ai tenté quatre fois de pénétrer
l'intérieur de l'enceinte verte ovniesque de la Cité de la Mode et
du Design où se situe le sanctuaire des arts ludiques. Et bien
figurez-vous qu'à chaque fois, j'ai du renoncer.
Pourquoi me
direz-vous? Parce-que, vous répondrai-je, une épreuve terrible
attend le visiteur : une queue colossale, si vous permettez
l'expression, s'étend, béante, compacte, interminable de la porte
d'entrée du musée jusqu'à perte de vue chiffrant votre temps
d'attente à de très très très longues minutes ! Et bien je vous
le dit tout de go, j'ai surmonté cette épreuve ce week-end, j'ai
enfin pu accéder à l'intérieur du Musée des Arts Ludiques !
Mais
une fois dedans nous ne sommes en fait qu'au début de cet immense
parcours du combattant qu'est celui de la visite du Musée des Arts
Ludiques. Car passé la file d'attente, alors que l'on se dit génial
la visite va pouvoir commencer, surgit le coup de massue : un prix
d'entrée dépassant le seuil de l'imaginaire collectif. On entre
vraiment dans la troisième dimension tarifaire.
Je croyais vraiment
avoir tout vu après avoir payé une pinte 14€ à Châtelet, et
bien figurez-vous que là, l'entrée du Musée des Arts Ludiques est
à 15€, sans passe droit pour les moins de 26 ans. 15€ c'est le
dépassement d'un seuil, celui de l'accessibilité pour tous aux
musées. Et c'est surtout une confirmation que laissait présager la
thématique du musée des Arts Ludiques, le divertissement mainstream
: nous ne sommes pas dans un lieu artistique mais bien dans un
business center à la gloire du Blockbuster où l'objectif est de
maximiser ses revenus en saignant le visiteur.
L'exposition
temporaire du moment est donc consacrée aux secrets d'animation des
films d'Isao Takahata et Hayao Miyazaki, co-fondateur du studio
Ghibli, studio de production japonais créé en 1985 et célèbre
pour ses dessins animés sensibles et puissants tels que Le Tombeau
des Lucioles, Princesse Mononoké, Totoro et j'en passe.
Des
centaines de planches de dessins, à l'origine de leur films, sont
ainsi exposés au public. Toutefois, engoncé dans un périmètre de
6 centimètres carré au milieu de la foule abondante, toujours
traumatisé par la file d'attente et le prix d'entrée, il est
difficile de se concentrer sur les œuvres.
De plus, la scénographie
est peu inspirée, il n'y a que des simulacres de reconstitution peu
audacieuses, le parcours de l'expo est maladroit et les explications
trop techniques et peu didactiques. La force poétique des planches
de dessins arrivent tout de même à retenir notre attention, offrant
de léger moment d'évasion fort agréables.
Enfin, la grande
quantité de planches présentées permets de réduire le ratio prix
d'entrées sur nombre d’œuvres exposées et donc notre amertume.
En conclusion, le Musée des Arts Ludiques et son expo sur les
studios Ghibli offre une visite légèrement enthousiasmante mais
surtout mouvementée et trop chère à ses visiteurs pour que le
plaisir soit entier.
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