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J'en ai marre Bernard, j'en peux plus...

Cette semaine, j'ai visité pour vous l'exposition « Emile Bernard » au Musée de l'Orangerie. Une exposition monographique consacrée à l'artiste français né en 1868 et mort en 1941. 

Emile Bernard est au côté de Louis Anquetin lors de l'invention théorique du cloisonnisme, technique picturale où les aplats de couleurs du tableau sont séparés par un trait noir plus foncé. 

Il marque ensuite l'histoire de l'art en fondant aux côté de Paul Gauguin l'école de Pont-Aven, village du Finistère. Ceci donne la conceptualisation d'un courant artistique novateur : le synthétisme. Un courant post-impressioniste à la croisée du symbolisme et du cloisonnisme, où les peintures présentent des formes simplifiées des objets dessinés avec une gamme de couleur restreinte et primaire, rouge, vert, bleu. 


Les séries de toiles synthétiques d'Emile Bernard sont formidables ! Mais elles n'ont qu'un temps puis qu’après une brouille avec Paul Gauguin, il décide de quitter la France pour s'installer en Égypte où il se consacre à des toiles orientalistes. De retour en France, il quitte pour de bon l'avant garde picturale de ses débuts pour un retour au classicisme. 

Je trouve qu'il est très captivant de s'intéresser au processus qui a conduit Emile Bernard à la fin de sa vie à se retourner vers les fondamentaux de la tradition artistique classique. A mon avis, cela traduit la difficulté pour un artiste de conserver l'innovation dans son processus créatif face à la pression sociale et culturelle. 

Être avant-gardiste c'est créer quelque chose de nouveau qui bouscule et dérange. Et il faut avoir la force mentale et même physique d'assumer cette nouveauté qui peut déstabiliser les conceptions traditionnelles. En atteste récemment la sculpture monumentale en forme de godemichet du plasticien américain Paul McCarthy, exposée Place Vendôme lors de la FIAC 2014 qui a été vandalisée et qui a valu à l'artiste une petite agression physique. Maintenant la question reste entière je vous l'accorde : quelle différence entre l'avant-garde audacieuse et la création pernicieuse ?







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