PRÉSENTATION : L’exposition présente, comme le résume très bien le musée des Arts Décoratifs, « les artifices utilisés par les femmes et les hommes, du XIVème siècle à nos jours, pour dessiner leur silhouette ». Concrètement, sont exposés les dessous de mode qui ont façonné le corps de l’Homme (avec un grand H) selon les tendances esthétiques qui ont traversé les sept derniers siècles. Vous trouverez, entre autres, des fraises (col de lingerie pour mettre en valeur le visage), des pourpoints (rembourrage pour rehausser le bombage du torse), des corps à baleine (bâton en bois dans le dos pour raidir le corps), des paniers (corbeille autour de la taille pour agrandir son envergure), des corsets (sous-vêtement rigide pour affiner la taille et remonter la poitrine), des crinolines (sous-vêtement pour soutenir le volume de la jupe) ou encore, ma pièce préférée (Cf. photo ci-dessous), des braguettes (rembourrage placé au niveau de la braguette du bas de pantalon pour reproduire la proéminence du pénis).
MON AVIS : Superbe ! Voici une visite très agréable et intéressante. Le slogan de l'exposition « une histoire indiscrète de la silhouette » est alléchant. En réalité, le traitement n'est pas du tout coquin (oui, oui, je m'étais imaginé un peu d'érotisme !) : l'exposition est en fait très sobre et pédagogique. Les œuvres sont exposées, sous vitrine, dans un espace tamisé et raffiné. Beaucoup de délicatesse et de subtilité dans la présentation générale. J'apprécie aussi les « bonus » de l'exposition. Vous pouvez essayer certains dessous dans un espace interactif ainsi que visionner des extraits de grands classiques du cinéma où les actrices et acteurs dévoilent les dessous de leur dessous (Autant en emporte le vent, Les liaisons dangereuses...).
Cette exposition devient même passionnante quand on arrive à sa conclusion. Celle-ci, rédigée dans un petit encadré en bout de parcours, démontre pour moi tout l'intérêt de cette visite. En voici l'extrait qui a retenu mon attention : « Le corps est taillé par la mode. Il est donc le reflet de la société qui a présidé à sa création. Il n'y a pas de corps naturel, mais un corps culturel » (et dix mannequins nus sont disposés à la sortie de l'exposition pour illustrer l'évolution de la forme de notre corps par rapport à l'évolution de la mode des dessous). Je suis un grand défenseur de l'idée selon laquelle, même inconsciemment, tous nos actes, ainsi que notre perception du bien et du mal, sont façonnés par notre histoire et notre société. L'exposition va plus loin en montrant que même l'apparence de notre corps nu n'a rien de naturelle. La société (et les modes qu'elle génère et qui imprègnent l'opinion publique), encadre notre esprit et même notre corps. Comment alors se prétendre réalistement libre ? La liberté n'est-elle qu'une sensation et non une réalité ?
Mention particulière pour cette information surprenante qui n'a pas manqué de capter mon attention : à l'époque du Directoire et de l'Empire, les hommes élégants et soignés portaient des faux-mollets pour accroître leur sex-appeal. En effet, la virilité était jugée à la circonférence des mollets. Chers lecteurs, vous aurez donc appris dans cette chronique que mes proéminents mollets, tout en muscles saillants, auraient fait de moi un véritable dandy au XIXème siècle !
INFOS PRATIQUES : Jusqu'au 24 novembre 2013 / Les Arts Décoratifs - 107, rue de Rivoli, 75001 Paris / Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h avec une nocturne jusqu'à 21h le jeudi / Tarif plein : 9,5 euros, Entrée libre pour les moins de 26 ans
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