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Camille Claudel - MUSÉE RODIN ☆

PRÉSENTATION : A l'occasion du 70ème anniversaire de la mort de Camille Claudel (1864-1943), l'exposition rend hommage à la sculptrice française. Le musée Rodin présente une vingtaine d'œuvres de l'artiste qui a vécu une relation passionnelle et tumultueuse avec Auguste Rodin (1840-1917). Ces œuvres sont issues de la propre collection permanente du musée. Elles ont été données par le frère de Camille Claudel, le poète et écrivain Paul Claudel, ou achetées directement par l'institution.

MON AVIS : Déception.... J'attendais beaucoup de cette exposition. Séduit par quelques sculptures de Camille Claudel, découvertes dans ce même musée Rodin lors d'une précédente visite, j'avais donc, dans un premier temps, hâte d'explorer plus amplement le travail de l'artiste et de contempler les créations qui en découlaient (notamment pour les mettre en parallèle avec le style et l'univers d'Auguste Rodin, de 24 ans son aîné et considéré comme ayant profondément marqué la vie personnelle de la sculptrice). Camille Claudel fût internée en hôpital psychiatrique en 1913 ; je souhaitais donc, dans un deuxième temps, savoir si la démence avait pu influencer ses œuvres et en quoi. Malheureusement, aucune réponse exhaustive à ces questions dans cette exposition. En effet, le musée, en regroupant simplement les œuvres qu'il possédait déjà de l'artiste, n'a pas ajouté de contenu rédactionnel supplémentaire. Les sculptures ne sont identifiées que par un petit encart à l'entrée du musée dont le contenu est très court. De plus, on n'a pas l'impression qu'un espace muséal ait été érigé spécialement pour se consacrer aux sculptures. Celles-ci sont entreposées au milieu d’œuvres d'autres artistes (qui n'ont pas de liens thématiques particuliers avec le travail de Claudel) ce qui réduit l'effet de mise en avant du travail de la sculptrice et déstabilise le spectateur.

Une visite au musée Rodin est toujours un pur plaisir (à découvrir sans hésitation!). L'hôtel Biron, hôtel particulier du 7ème arrondissement possédant le plus grand espace vert privé de la ville de Paris et qui domicilia l'atelier parisien d'Auguste Rodin pendant une certaine période, est plein de charme. Néanmoins, on a l'impression qu'à travers cette exposition, l'opération « Les 70 ans de la mort de Camille Claudel », le musée souhaite plus marquer symboliquement le coup que réellement innover. C'est un événement de communication qui a du sens mais qui est artistiquement, à mon sens, sans valeur ajoutée par rapport à la collection permanente. C'est d’ailleurs pour cela que le musée, me semble-t-il, à très peu communiqué sur l'exposition. A noter que des événements additionnels auront lieu autour de l'exposition (toutes les informations sur le site internet du musée).

Mention particulière pour la sculpture en marbre-onyx et bronze «La vague» (Ci-à coté) où l'on voit une vague gigantesque sur le point de s'écrouler sur trois jeunes filles dansantes et rieuses main dans la main. La tension est à son comble. C'est le calme avant la tempête. Comme si l'artiste, en réalisant un arrêt sur image dans un moment si paradoxal et inquiétant, voulait nous montrer qu'à tout moment des imprévus pouvaient nous sauter dessus. L'issue de la sculpture semble inévitable. Ceci insinuerait que, telle une fatalité, il faudrait accepter les vicissitudes du quotidien. Par contre, la joie et l'entraide constantes, symbolisées par les trois personnages et leur innocence, montrent bien qu'il ne faut pas se résigner et arrêter de s'amuser et partager ensemble jusqu'au bout.

INFOS PRATIQUES : Jusqu'au 5 janvier 2014 / Musée Rodin - 79, rue de Varenne, 75007 Paris / Ouvert tous les jours sauf le lundi de 10h à 17h45 avec nocturne jusqu'à 20h45 le mercredi soir / Tarif plein : 6 euros, Tarif jeune : gratuit.

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