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C'est de la dynamite !

J'ai visité pour vous le Musée d'Art Moderne et Contemporain de Genève, le MAMCO. 

A trois heures de Paris en TGV, Genève est maintenant tout aussi facilement accessible que Versailles. Il vous sera même certainement moins galère de rejoindre la ville Suisse plutôt que d'atteindre Asnières-Gennevilliers-Les Courtilles, le terminus de notre chère et tendre ligne 13 du métro parisien. 

Alors ça y est, vous y êtes, vous sortez de la gare de Genève et vous longez le Lac Léman, béatement allongé au cœur de la ville, pour rejoindre le MAMCO. 

Vous vous imaginez tout de suite, à l'instar de l'annexe de la fondation Louis Vuitton stationnée sur les Champs-Élysées à Paris, un MAMCO trônant fièrement au cœur de Genève entre une boutique Chopard, un magasin Louboutin, une dépendance Boucheron et un corner Chanel. 

Et bien figurez-vous que non, que nenni chers auditeurs, le musée n'en a pis que prendre des tendances de marché, des œuvres "mainstream" qui affolent les compteurs et des expositions médiatiques coups-de-poing. Au contraire, le MAMCO s'est fixé pour ambition de porter toute son attention sur les artistes et les formes d'art situées à l'écart du marché et des courants dominants. 

Une promesse tenue qui se traduit notamment par un aménagement à l'écart de la ville, dans une ancienne usine désaffectée, réaménagée en centre culturel alternatif, innovant et audacieux. Une promesse aussi tenue grâce à une programmation artistique éclectique et originale dédiée au quarante dernières années de notre époque. 

On découvre des œuvres passionnantes telle que « The Roof » du peintre réaliste américain Jack Beal où on voit deux nanas posant nonchalamment nues sur le toit d'un immeuble vintage de New-York. Un coup de cœur également pour Stephen Felton et ses séries accumulatives de toiles blanches graphées de dessins unicolores aux formes simplistes. Et puis une mention spéciale pour l'expérience sensorielle de la Crypte de Claudio Parmiggiani qui nous invite à pénétrer dans un trou noir mystique, entre retour préhistorique et voyage anal. 

Pour développer sa stratégie et se garantir de toute perversion, Christian Bernard, originaire de France, fondateur en 1994 et toujours directeur du MAMCO, a décidé de se fixer douze règles de conduite. Ces douze principes, que je vous invite à retrouver dans leur globalité sur le site internet du Musée, insistent notamment sur un point qui a retenu mon intérêt : le MAMCO, dans son enceinte, se refuse à laisser vierges des espaces traditionnellement non-dévolus à l'accueil d’œuvres d'art. Ainsi, on retrouve des glaces transformantes de Philippe Parreno dans les cabinets de toilettes ou bien des néons luminescents de Maurizio Nannucci dans les escaliers de services. 

Le Musée d'Art Moderne et Contemporain de Genève est génial et enthousiasmant. Le MAMCO est sans conteste Ovomaltinien, c'est de la dynamite !







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