
Terry Richardson est un photographe New-Yorkais
considéré comme un ponte de la scène underground new-yorkaise des
années 90 et perçu comme un des précurseurs du porno chic dans la
Mode.
Le porno chic dans la Mode c'est l'usage assumé des codes de
la pornographie dans des séries photographiques publicitaires pour
des marques de prêt-à-porter, le porno chic, c'est même des
actrices de porno qui prête leur image à des grandes marques de
prêt-à-porter, c'est en quelque sorte le côté obscur de la force
qui se donne une noblesse créative et artistique.
Et c'est justement
avec des clichés de nus cocasses et des gros plans explicites que
Terry Richardson va marquer de son empreinte sa profession. Cette
sensibilité brute pour la sexualité il l'exprime totalement dans sa
nouvelle exposition à la Galerie Emmanuel Perrotin.
Dans cette
exposition, Terry Richardson, part à la conquête de l'ouest
américain et nous relate en photo son parcours semé d'indices
évoquant la paradoxale cohabitation du sacré et du profane, il veut
bien sûr parler de la cohabitation sur un même territoire de la
religion et du sexe. Les tentations de l'industrie du X, incarnées
par la présence de sex shops, de loueurs de vidéos porno, de clubs
de strip-tease, sont jumelés à l'omniprésence du mystique à
travers des affiches, des sermons ou des panneaux publicitaires...
Voici un extrait de l'excellent dossier de presse de cette exposition
où Terry Richardson détaille ses observations en disant que : «
D’une part, on a l’impression d’être cernés par le sexe,
alors que de l’autre, la promesse du Salut, de l’amour de Jésus
et de la crainte de Dieu ne sont jamais bien loin. Rapidement –
dit-il - je me suis intéressé à la relation complexe entre les
désirs et les peurs, l’espoir que la religion peut engendrer, et
la honte aussi ».
Il poursuit en expliquant que « vous pouvez
acheter votre vidéo porno ou vous payer un lap dance, mais pas sans
subir la désapprobation silencieuse d’un gigantesque Jésus
gardant l’œil sur vous car installé sur les panneaux d’affichage
près des sites de transgression ».
Terry Richardson détaille en
quelques mots l'histoire de l'extrême puritanisme de la société
américaine, qui fait de ce pays un lieu obsédé par le péché et
qui a généré par sa peur hystérique de la sexualité un
développement convulsif de l'industrie du porno.
Et c'est enfin
qu'il conclut brillamment en disant que malgré tout et « depuis
toujours, péché et sainteté dépendent l’un de l’autre pour
survivre - même si on préfère pourtant penser qu’il s’agit de
deux opposés, le mal VS bien - et que non seulement péché et
sainteté ne peuvent pas exister l’un sans l’autre, mais la
plupart du temps, il y a un peu de l’un dans l’autre. Très
souvent – dit-il - nous croyons que le spectre qui sépare deux
opposés est linéaire, l’extrême gauche étant aussi éloignée
que possible de l’extrême droite, alors que pour vraiment
comprendre ces différences, nous devons repenser ce spectre en forme
de U, où chaque extrême partage plus de points communs avec l’autre
qu’avec le centre. ». A méditer en ses périodes tendues
d'extrémisme ostentatoire.....
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