
L'exposition
monographique présente une quarantaine de peintures de l'artiste
allemand contemporain Jonathan Meese illustrant de manière très
personnelle un passage ou un personnage de l'opéra en trois actes de
Richard Wagner « Parsifal ».
Cet opéra, inspiré de l’œuvre de
Chrétien de Troyes « Perceval ou le conte du Graal », raconte
l'épopée fantastique d'un jeune coq fougueux, Parsifal, épris
d'aventures, de rencontres et de voyages.
Jonathan Meese, adepte des
représentations médiévales, dépeint cette épopée dans une
peinture expressionniste, truffée de symboles assez ésotériques et
empreinte de sauvagerie et de naïveté, de bestialité et
d'innocence, de brutalité et de candeur, d'atrocité et d'ignorance
ainsi que de monstruosité sadique et de pure ingénuité.
Vous
l'aurez donc compris grâce à cette liste à rallonge redondante et
assommante, qui servait en fait tout simplement à témoigner de la
richesse remarquable de mon champs lexical, que l’œuvre de
Jonathan Meese est ambivalente : à la fois violente et ludique.
Violente d'un côté car l'artiste traduit avec des couleurs chaudes
et des lignes torturées la cruauté et la barbarie typiquement
évocatrices de l'époque médiévale. Mais ludique d'un autre côté
car ses peintures présentent des dessins d'apparences très
simplistes, dans la vague de l'art brut, qui font plus référence à
des coloriages d'enfants de maternelle qu'à des chefs d’œuvres de
technique savante de peintres de la Renaissance.
D'ailleurs, au
premier abord, quand on débarque dans la galerie Templon, on ne peut
pas s'empêcher de se dire, «mais c'est pas possible, c'est de
l'arnaque, le type dessine comme un gamin de CP ».
Mais il suffit
alors de se rapprocher de la toile et de scruter les montagnes de
matières et les amas de couleurs pour découvrir avec quelle classe
Jonathan Meese manie le relief pictural et les assemblages de formes.
J'ai même noté une grande touche poétique dans la manière dont
sont agencées les fines couches d'argiles déposées, telle de la
purée mousseline, sur les rebords des tableaux pour donner de la
souplesse et de la légèreté à l’œuvre finale.
Ainsi Jonathan
Meese est un fallacieux imposteur brillant qui possède l'art de
faire apparaître simple, qui maîtrise l'allure et la manière !
Plus d'infos : "Jonathan Meese, Parsifal de Large" - GALERIE DANIEL TEMPLON
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