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Parsifal, qui peut te battre ?!

J'ai visité pour vous l'exposition « Parsifal de Large » qui se tient à la Galerie Templon jusqu'au 21 février prochain.

L'exposition monographique présente une quarantaine de peintures de l'artiste allemand contemporain Jonathan Meese illustrant de manière très personnelle un passage ou un personnage de l'opéra en trois actes de Richard Wagner « Parsifal ». 

Cet opéra, inspiré de l’œuvre de Chrétien de Troyes « Perceval ou le conte du Graal », raconte l'épopée fantastique d'un jeune coq fougueux, Parsifal, épris d'aventures, de rencontres et de voyages. 

Jonathan Meese, adepte des représentations médiévales, dépeint cette épopée dans une peinture expressionniste, truffée de symboles assez ésotériques et empreinte de sauvagerie et de naïveté, de bestialité et d'innocence, de brutalité et de candeur, d'atrocité et d'ignorance ainsi que de monstruosité sadique et de pure ingénuité. 

Vous l'aurez donc compris grâce à cette liste à rallonge redondante et assommante, qui servait en fait tout simplement à témoigner de la richesse remarquable de mon champs lexical, que l’œuvre de Jonathan Meese est ambivalente : à la fois violente et ludique.

Violente d'un côté car l'artiste traduit avec des couleurs chaudes et des lignes torturées la cruauté et la barbarie typiquement évocatrices de l'époque médiévale. Mais ludique d'un autre côté car ses peintures présentent des dessins d'apparences très simplistes, dans la vague de l'art brut, qui font plus référence à des coloriages d'enfants de maternelle qu'à des chefs d’œuvres de technique savante de peintres de la Renaissance. 

D'ailleurs, au premier abord, quand on débarque dans la galerie Templon, on ne peut pas s'empêcher de se dire, «mais c'est pas possible, c'est de l'arnaque, le type dessine comme un gamin de CP ». 

Mais il suffit alors de se rapprocher de la toile et de scruter les montagnes de matières et les amas de couleurs pour découvrir avec quelle classe Jonathan Meese manie le relief pictural et les assemblages de formes. 

J'ai même noté une grande touche poétique dans la manière dont sont agencées les fines couches d'argiles déposées, telle de la purée mousseline, sur les rebords des tableaux pour donner de la souplesse et de la légèreté à l’œuvre finale. 

Ainsi Jonathan Meese est un fallacieux imposteur brillant qui possède l'art de faire apparaître simple, qui maîtrise l'allure et la manière !







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