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La collectionnite aigue !

J'ai visité pour vous l'exposition « Déjà stars » qui se tient au Service Culturel du Crous de la Ville de Paris jusqu'au 23 mai prochain. 

L'exposition présente dans une scénographie très travaillée plus de 400 portraits photographiques en noir et blanc de stars françaises et internationales à l'aube de leur grande carrière. 

On y voit ainsi Johnny Hallyday, juvénile, l'air ahuri, en peignoir dans sa loge après un concert, on y voit aussi Sophie Marceau, toute pimpante avec son petit air coquin d'ado succesful dans un joli manteau en cuir style eitghies, ou on y voit encore une photo du fringuant Elvis Presley, en costume militaire de la US Army, se baladant sur les champs Elysées avec une classe de crooner en goguette. 

Toutes ces photos ont été prises à Paris de 1947 à la fin des années 80 par un même homme : Marcel Thomas. Son nom ne vous dit certainement rien, je n'en avais moi-même jamais entendu parlé, et pourtant, Marcel Thomas est considéré aujourd'hui comme un des premiers paparazzo français de l'histoire. 

Passionné autodidacte, il a consacré sa vie et sa retraite, tel un philatéliste collectionneur invétéré de timbre, à la prise de photos de stars. Mais ne vous attendez surtout pas à un type jet secteur ou a un artiste très côté qui a pignon sur rue, sapé à la Cary Grant et qui affole les vedettes par son charisme hollywoodien. Non, je vous parle bien d'un ascète, à priori sans femme et quasiment sans famille, provincial d'origine et repasseur de vêtement au Sentier de profession, qui a réuni au cours de sa vie plus de 30 000 clichés de vedettes de son époque. 

Ces clichés étaient stockés dans son 2 pièces du 6ème arrondissement jonchés de négatifs et ils ont été légués à un de ses amis qui participe aujourd'hui à la revalorisation de ce patrimoine photographique insoupçonné. 

La méthode de Marcel Thomas pour photographier les vedettes était simple, et illustre bien le changement d'époque : bien renseigné par un réseau peu à peu constitué, il se présentait de manière bienveillante à la sortie des hôtels, des salles de concerts ou des théâtres parisiens, et demandait simplement l'autorisation à la star de poser pour lui. 

Et ce que je trouve dingue dans cette histoire, c'est qu'on a pas retrouvé chez Marcel Thomas d'autre photo que des photos de stars et qu'il n'a jamais photographié de vedettes en dehors de Paris. C'est fascinant, il a donc consacré sa vie à prendre des photos de stars à Paris ! 

Et je suis sûr qu'il existe comme ça, à travers la France, des tonnes de personnes passionnées, qui collectionnent et entassent des travaux, de valeurs artistiques, culturelles ou patrimoniales certainement inégales, mais pour lesquels elles ont consacré leur vie et pour lesquels elles seront peut-être un jour célébré à travers le monde. Ainsi, collectionner, à défaut de créer, peut ouvrir les portes de l'immortalité!







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